Depuis mon entrée fracassante (du moins, j’ose l’espérer) au sein du
Quotidien du Cinéma, jamais je n’ai eu à écrire une critique sous la contrainte. La fortune me souriait à pleines dents. Pas une seule fois je n’ai eu à « subir » une bouse monumentale troquant au passage ma concentration contre quelques minutes de sommeil. Bon, à part "
Vincent n’a pas d’écailles" peut-être. Puis vint "Pyramide"…
Amatrice de film d’épouvante/horreur ET d’Egypte (même si je n’y ai jamais foulé les terres), je me méfiais de ce
"Pyramide" comme on se méfie d’une trop bonne affaire sur Ebay. Si la trilogie "La Momie" a bercé ma jeunesse, force est de constater que la série de films a pris un sacré coup de vieux. Je m’étonne que l’histoire d’Egypte n’inspire pas plus nos amis scénaristes amateurs de frissons. Une place est donc à prendre et… Reste toujours vacante.
"Pyramide" relate l’histoire de… Hum. Quelle histoire ? Premier problème : il n’y en a pas vraiment. Un archéologue, sa fille, un guide dont elle s’amourache, une journaliste et son caméraman sont réunis à l’occasion de la découverte d’une pyramide enfouie. Le scénario s’arrête là. Tout n’est que prétexte pour les péripéties au sein même de la dite pyramide où bien sûr il était totalement foireux d’entrer. Vous l’aurez peut-être déjà compris, "Pyramide" reprend sans scrupule tous les codes et clichés des films du genre. Ainsi, la petite bande est composée d’un couple courageux, d’un peureux, d’une âme sans vergogne dont seul le succès de la découverte est digne d’intérêt, etc.
Un schéma vieux comme le monde qui reprend tous les vices et torts de ses ancêtres. Ainsi le film use et abuse de « jump scare », ces petites scènes présentes uniquement pour faire sursauter le spectateur. Mais n’ayant aucun intérêt scénaristique ou même visuel. Le visuel, parlons en un peu tiens .Filmé à 80% en vue interne via le personnage du caméraman (un peu à la manière du "Projet Blair Witch", du found footage donc), l’étroitesse de la pyramide rend le lieu totalement insignifiant. Dommage, car rien de plus angoissant qu’un huis clos maudit par des générations de pharaons non ? Sauf qu’ici, nos braves héros ne sont pas pourchassés par des momies ou autres revenants. Mais par des hybrides chats/rats et… Anubis, himself. Qui, en plus de cela, bénéficie (ou devrais-je dire subit) d’un design absolument grotesque digne d’un personnage de pâte à modeler.
Grotesque est peut-être d’ailleurs le terme résumant le mieux le long-métrage. Les morts, comme dans tout film d’horreur, se suivent à vitesse grand V. Sauf qu’ici, plus que dans d’autres, elles sont totalement ignorées. A la manière d’un comics, elles n’ont aucune incidence sur le moral des troupes. Comment ça, je viens de perde l’homme que j’aime ainsi que mon paternel, traversé par le bras d’un homme chacal sous mes yeux ? C’est d’un vulgaire, d’un banal ! Ah, et j’ai gardé le « meilleur » pour la fin. Ne vous attendez pas à un climax… Il n’y en a pas !
Plus sérieusement, n’allez pas voir "Pyramide". Ne pensez même pas à le télécharger. A choisir, je préfère encore me replonger dans un classique tel "
The Descent". Cette critique donne déjà bien trop d’importance à ce flop en puissance, alors arrêtons les dégâts tant que nous le pouvons encore.